Publié le 22 November 2019

Tag: signalisation

Ceci est un résumé de ce qui est développé par Philippe Cronier dans le chapitre 2 de l’ouvrage La signalisation (p. 42). Il s’agit de déterminer quelle carte doit fournir le partenaire de l’entameur dans un contrat à l’atout, et quelle est la signification de cette carte.

Selon les cas, et notamment selon le nombre de cartes dans le camp du déclarant, la carte fournie peut avoir trois significations : parité, appel–refus ou appel de préférence.

Considérons l’exemple suivant : Sud joue un contrat de 4, Ouest entame de l’As de Pique, Nord fournit une petite carte et Est le 2. Que veut-dire ce 2 de Pique ? Montre-t-il un nombre impair de carte (signal de parité) ? Est-ce un refus des Piques (appel–refus) ? Ou bien est-ce un appel à Trèfle (appel de préférence) ?

La règle est la suivante :

Il s’agit d’un :

  • appel de préférence quand l’entameur doit contre-attaquer dans une autre couleur ;
  • appel–refus quand le partenaire de l’entameur a l’espoir d’affranchir un honneur supplémentaire dans la couleur ;
  • pair–impair dans les autres cas.

Reste à préciser les deux premiers cas.

Appel de préférence

L’entameur doit contre-attaquer dans une autre couleur lorsqu’il y a un singleton dans cette couleur, soit au mort, soit chez l’entameur, soit chez le déclarant.

La situation est évidente quand le singleton est au mort. Détecter un singleton chez l’entameur peut se faire par l’analyse des enchères et la vue du mort. C’est souvent le cas quand l’entame est faite dans une couleur nommée par le camp adverse.

Par exemple :

Ouest
8  6  4 
V  5  3 
9  8  7  6  5  4 
A
S O Nord E
1 1
1 2 2 3
4

Ouest n’a pas entamé Cœur. L’entame Trèfle, couleur nommée par les adversaires, est nécessairement un singleton.

Ce principe reste valable même sur l’entame d’une petite carte singleton, car l’entameur se servira ultérieurement de cette information pour redonner la main à son partenaire qui relancera dans sa coupe.

Certaines séquences d’enchères peuvent aussi permettre de déduire un singleton chez le déclarant :

Ouest
A  R  10  7  4 
D  5 
10  9  7  3 
R  5 
S Ouest N E
1 contre 3
4

Si le mort montre trois cartes à Pique, Ouest et Est ayant montré respectivement 5 et 4 cartes, ils savent tous les deux que Sud possède au plus 1 Pique.

Appel–refus

Il y a plusieurs situations où le partenaire de l’entameur peut espérer affranchir un honneur dans la couleur de l’entame.

Sur l’entame de l’As et trois petites cartes au mort

Dans ce cas on a une bonne chance d’affranchir la Dame, le déclarant pouvant posséder trois cartes également. Il faut donc appeler si on possède la Dame et refuser sinon. Si la Dame est au mort, s’il y a quatre cartes ou plus au mort ou juste deux cartes, on en revient au cas général et on indique sa parité.

Sur l’entame de l’As sans le Roi

Cela peut arriver sur entame dans la couleur du partenaire, ou plus rarement, après une ouverture de barrage élevée et un risque de coupe dans la couleur de l’entame. Il faut appeler si on possède le Roi et refuser sinon.

Sur l’entame du Roi avec l’As au mort que le déclarant laisse passer

L’entameur possédant la Dame et pouvant posséder le 10, il faut appeler si on possède le Valet et refuser sinon.

Sur l’entame d’une petite carte, le mort prenant la main

Il faut signaler une séquence d’honneurs utile en fournissant le plus fort de ces honneurs sur l’entame. Voici un exemple d’une telle situation :

D  7  5 
V  10  4 
D  10  7  2 
A  R  3 
A  10  6  4 
R  6  3 
9  8  4  3 
9  4 
N
O
E
S
V  9  3  2 
9  7 
A  6 
D  V  10  7  2 
R  8 
A  D  9  5  2 
R  V  5 
8  6  5 

Avec la séquence d’enchères suivante :

S O Nord E
1 passe
1 passe 1 SA passe
2 passe 2 passe
4
L’entame du 9 de Trèfle étant prise par l’As, il faut appeler par la Dame.
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