Publié le 5 August 2019 · Mis à jour le 24 May 2020
Tags: interventions, bicolores
On s’intéresse ici aux Michaëls cue-bids précisés, c’est-à-dire les interventions bicolores du joueur n°2 après une ouverture de 1 à la couleur, qui promettent un bicolore au moins 5–5.
La présentation de ces interventions dans le SEF 2018 (p. 71) ou dans le SEF Expliqué T.2 (p. 74) semble assez arbitraire, sans véritable logique, ce qui les rend difficiles à mémoriser. Or nous verrons qu’il y a bien une logique sous-jacente. Mais rappelons d’abord quelles sont ces interventions.
Voici la formulation du SEF 2018, p. 72 :
Sur une ouverture mineure :
- 2♦ promet cinq cartes à Cœur et cinq cartes à Pique
- 2SA promet les deux couleurs les moins chères.
Sur une ouverture majeure :
- le cue-bid promet 5 cartes dans l’autre majeure et cinq cartes à Trèfle
- 3♣ promet cinq cartes dans l’autre majeure et cinq cartes à Carreau
- 2SA promet les deux couleurs les moins chères.
Le SEF Expliqué T.2 (p. 78) recommande aussi l’intervention à 3♣ sur l’ouverture de 1♣, pour décrire un bicolore Carreau – Pique. Cette intervention n’a malheureusement pas été reprise dans le SEF 2018, mais nous la retiendrons ici car elle complète efficacement l’arsenal et suit la même logique que les autres.
Mais quelle logique me direz-vous ?
Notez d’abord que les couleurs promises ne sont jamais celle de l’ouverture, ni de l’intervention. Notez ensuite que l’intervention à 2SA a la même signification sur ouverture mineure et majeure, qui est la promesse des deux couleurs les moins chères. Cette logique de l’intervention à 2SA est en fait la même pour les interventions à la couleur, à un détail près : toutes les interventions à la couleur promettent les deux couleurs non encore annoncées les moins chères, qui ne sont pas déjà promises par l’intervention à 2SA.
D’où une première formulation de la règle :
- L’intervention à 2SA promet les deux couleurs non encore annoncées les moins chères,
- L’intervention à la couleur promet les deux couleurs non encore annoncées les moins chères, qui ne sont pas déjà promises par l’intervention à 2SA.
Vérifions cela ensemble :
Sud | O | N | E |
1 ♣ | 2 SA |
Sud | O | N | E |
1 ♦ | 2 SA |
Sud | O | N | E |
1 ♣ | 2 ♦ |
Sud | O | N | E |
1 ♦ | 2 ♦ |
Sud | O | N | E |
1 ♣ | 3 ♣ |
Sud | O | N | E |
1 ♥ | 2 SA |
Sud | O | N | E |
1 ♠ | 2 SA |
Sud | O | N | E |
1 ♥ | 2 ♥ |
Sud | O | N | E |
1 ♠ | 2 ♠ |
Sud | O | N | E |
1 ♥ | 3 ♣ |
Sud | O | N | E |
1 ♠ | 3 ♣ |
CQFD.
À la lumière de ce qui précède, on peut trouver une formulation encore plus courte de cette règle :
Deuxième formulation :
Une intervention bicolore promet les deux couleurs les moins chères, avec priorité à 2 SA.
Si l’on retient et comprend cette formule, plus aucun risque de se tromper.
Deux remarques pour terminer :
D’après ce qui précède, on constate que le seul bicolore que l’on ne peut pas annoncer est le bicolore Trèfle–Pique sur l’ouverture de 1♦. Dans ce cas, on interviendra naturellement par 1♠ :
♠ | |
♥ | |
♦ | |
♣ |
Sud | O | N | E |
1 ♦ | 1 ♠ |
Enfin attention à la séquence suivante :
Sud | O | N | E |
1 ♦ | 3 ♣ |
Pour vous entrainer, vous pouvez répondre à ces questions : Quiz « Michaëls cue-bids précisés » – As de Trèfle – mai 2019.